De la trace et la porte

       
Comment exprimer la vie sans la figer ? Via un travail de peinture spontannée, j’ai cherché un langage sensible autour de la notion de trace. Il ne s’agit pas de représenter l’habiter, mais de le suggérer dans ce qu’il a de plus vivant. Malgrè l’absence comment faire exister la présence ?


















A partir de ces traces, j’ai conçu des maquettes expérimentales en papier. Elles sont pensées comme de petites scènes manipulables. En variant les échelles et les perspectives, j’ai travaillé les rapports entre intérieur et extérieur, entre visible et invisible. La lumière – projetée, rasante, filtrée – devient un outil narratif : elle révèle, efface, découpe des fragments de présence.


De ces manipulations sont nés des effets plastiques traduisant la notion de présence. La lumière chauffe le papier, révèle les fibres, fait briller l’encre. Des ombres vaporeuses apparaissent au détour d’un pli. Les zones surexposées deviennent illisibles, comme brûlées par une mémoire trop vive. Le dispositif ne dois pas se donner totalement : il doit se laisse deviner.

La porte s’est imposée comme symbole de mon projet. C’est un point de passage, de seuil, de tension entre deux espaces. J’ai pensé des modules de porte comme des surfaces franchissables, repliables, mobiles. Ils marquent une transition entre l’espace du musée et l’espace projeté du témoin. Ils délimitent  et invitent à entrer à la fois. J’ai étudié la façon dont le visiteur est mis en situation : s’incline, franchit, se penche. Comment l’espace devient-il actif, habitable, engageant ?

Enfin, j’ai exploré la porte comme un motif abstrait. Elle devient ligne, cadre, motif, symbole. J’ai travaillé les contours, les ombres, les surfaces traversées de lumière. Les couches de calques m’ont permis de développer des strates de lecture . La porte contient et laisse voir à  la fois. C’est la forme de l’accueil.